Nee = Non
Repris sur le site big bang, sous la plume de David Abiker
NON ça veut dire quoi déjà ? Dimanche soir, les politiques avaient sur les plateaux un gros problème de traduction. « Les Français se sont exprimés » a dit l’un. « Il s’agit d’un malaise profond » a répondu l’autre. « Il faut interpréter ce vote comme un rejet » a souligné un troisième. « C’est le signe que les FrançaiséléFrançais ont repris goût à la politique ». « Absolument » entend-on puisque « Ce vote traduit un refus de l’Europe ultralibérale telle que la conçoivent ceux qui nous gouvernent ». « Lézélecteurélézelctrices veulent une autre Europe et ils l’ont fait savoir clairement ».
Fermons les guillemets.
C’était quoi la question déjà ?
« Approuvez-vous le projet de loi qui autorise la ratification du traité établissant une Constitution pour l’Europe ? ».
55 % pour le NON. C’est pourtant clair comme réponse.
Ben NON, c’est pas si clair que ça puisqu’il faut aux chefs de partis décrypter encore et toujours. A la façon des exégètes, les édiles décortiquent donc, coupent le NON en 4, tirent le oui par les cheveux. NON ça doit être un dialecte ancien, une langue morte, un sabir oublié dont on n’est pas bien sûr du sens exact. Ca fait si longtemps qu’ils ne répondent plus aux questions par OUI ou par NON que lorsque les FrançaiséléFrançais émettent NON dans l’urne, les politiques ont des problèmes à la réception.
Les journalistes ont le même problème de compréhension « Alors, c’est une claque pour la direction du PS ? » ou bien « C’est un sérieux revers pour le Gouvernement ? » ou bien « C’est pas bon pour l’image de la France ». Appeler un NON un NON c’est impossible à la télévision puisqu’il faut faire durer le NON le temps d’une soirée électorale. Donc par NON comprenez démission, nomination, dissolution, déroute, aspiration populaire, coup de semonce, avertissement, et même spasme ! traduction d’un sondeur sur ITV.
Faire dire au NON tout sauf NON c’est le challenge pour tenir 2 heures. Presser le citron du NON pour en tirer tout le jus, non de non.
Pourtant "quand c’est NON, c’est NON" m’a-t-on souvent dit gamin devant un étalage de bonbons.
NON c’est NON, un point c’est tout.
Ecrit par fabienland, le Jeudi 2 Juin 2005, 14:27 dans la rubrique "".