l'ignorance
Etats-unis. 10 heures de vol, heureusement en business, a cote d'un plouc local. 33 degre a l'arrivee, une humidite importante qui vous impose de reflechir chaque mouvement pour ne pas vous fatiguer, donc suer de maniere inutile.
Pas d'accent sur le clavier...
Allonge dans l avion, je pensais a ma vie, a ce que j'en attendais petit. Kundera dit que la facon dont nous envisageons l'avenir, imprevisible par essence, en dit bcp sur le temps present, notre temps present. Plus jeune, je m'esperais romantique, artiste, loin de toutes les contingences materielles. Un grain de sable est venu, sans que je ne puisse dire quand, gripper la machine, faisant de moi ce que je suis aujourd'hui, a savoir, une grosse m... - marie, des enfants, une femme, un ex maitresse, un ex amant, un boulot remunerateur, aucune morale, une quete permanente d'autre chose, d'autres choses, d'autres horizons, d'autres aventures. Je ne suis pas nostalgique du temps passe, parce que je connais le cote joueur de la memoire.
Ce grain de sable, je le cherche a travers ma therapie, mais le chemin est long.
J'entends un bruit derriere moi, assez lointain; je me retourne et je devine la silhouette d'un petit garcon. Il parle, il ME parle, mais je ne comprends pas, je suis trop loin. Je m'approche, et je percois mieux ce qu'il dit : RIEN, il ne dit rien, il sanglotte, tete baissee. Je continue d'aller vers lui, je l'appelle, il releve la tete et c'est la que je ME reconnais. Je continue d'avancer mais je m'arrete assez vite; son visage perd ses contours pour ne plus ressembler qu'au "cri" de Munch, et il se met alors a hurler...
Ecrit par fabienland, le Jeudi 23 Juin 2005, 00:09 dans la rubrique "".
Commentaires
Théo
23-06-05 à 11:47
j'ai beaucoup aimé ton dernier paragraphe. merci.
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Re:
fabienland
23-06-05 à 16:37
Theo, merci de quoi ? :)
A la fin du parrain 3, il y a une scene extraordinaire, un plan, celui ou Al Pacino prends dans ses bras sa fille mortellement blessee. Ce moment ou il ouvre la bouche pour crier mais qu il ne peut pas, parce que sa douleur le penetre entierement, sans qu il ne puisse lexpulser de longues secondes, puis enfin, il crie. Ce silence, ou on voit le heros essayer de crier sans pouvoir, ces quelques secondes m'ont donne et me donnebt encore la chair de poule et m ont fait penser a ce tableau de Munch..
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