journal intime - apetite

apetite

Par un incroyable hasard, en me promenant sur Copacabana, j ai entendu prononcer mon prénom, et je me suis retrouve face a un copain, perdu de vue depuis 5 ans, et que je croyais en Europe !!!! je savais le Monde petit, mais pas a ce point...Le choc passe, nous prenons un verre ensemble, et il m explique que lors d'un déplacement professionnel au Brésil, il a rencontre une brésilienne, a décidé de renter pour régler ses affaires (et sa séparation avec sa copine), pour revenir s installer sur Rio, a 2 pas de l hôtel dans lequel je suis descendu..

Il se marie dans quelques jours, et vit sans doute une situation un peu difficile, vivant su ses économies depuis 1 an, attendant la régularisation de sa situation pour ce qui est du permis de travail, et devant faire des aller-retours réguliers sur une capitale européenne pour voir sa fille de 9 ans. Ce type est incroyable, vraiment...

Le soir nous dînons avec sa fiancée et lui. Elle est charmante, nous parlons beaucoup, la soirée est très agréable.

Au moment de payer l'addition, ni l un ni l autre ne proposerons de partager, considérant sans doute qu il me sera facile de faire passer ce repas en note de frais...

Ce type avait un potentiel énorme, a mon sens gâché par une instabilité professionnelle, affective trop importante..la vie peut jouer de drôle de tours parfois et alors que tu crois mener ta vie a ta guise, tu finis par te retrouver a la traîne de cette vie qui est devenue la tienne, sans t en rendre vraiment compte, après un enchainement de circonstances qui font tout ''basculer''

Aujourd hui journée plutôt calme entre plage, shopping et restaurants..je me lève assez tard, vais prendre mon petit déjeuner dans une rue adjacente a celle de l hôtel, en terrasse, avec une température acceptable de 29deg et un peu d air..je regarde les gens autour de mois et je ne peux m empêcher de songer a ce que ces gens représentent comme somme d évènements, de tous les horizons, le nombre d histoires drôles, pathétiques, de destins contraries, tout ça sur un périmètre minuscule..

Je vérifie sur ma messagerie les quelques mails professionnels que mon bureau a fait suivre, rien de particulier mais je suis quand même content d avoir réussi un joli coup financier hier, qui devrait nous rapporter au minimum USD 50 000 sur un contrat déjà existant, et de bonnes perspectives de contractualiser avec cette société sur d'autres zones sensibles..

Ecrit par fabienland, le Mercredi 2 Mars 2005, 16:05 dans la rubrique "".

Commentaires

Jonathan

04-03-05 à 01:42

Et sinon ta boite, vous prenez des doctorants CIFRE ?
// heu pardon réflexe pavlovien dès que j'entends parler d'entreprise ces derniers temps.

Pour l'histoire de ton copain, ta vision pessimiste de la situation résume pas mal de choses.

Moi, personnellement, je vois un gars qui a pu se retrouver, a sûrement découvert l'amour, et qui régularise tout afin de vivre tout simplement. Pour moi le "basculement" est peut-être exhultoire. Sais-tu seulement comment il vivait avant ? Quel était son véritable idéal de vie ?

Dis moi, tu penses vivre ou survivre ?

Voici une jolie histoire, issus du blog d'un mec qui bosse dans la finance. (blog excellent par ailleurs : http://www.theodd.net)

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Dernier appel •
sank @ 15:51 .lnk

Antoine dirige une salle des marchés. Il gueule dans un micro bloomberg et sur une équipe de traders à longueur de journée. Même au déjeuner, il ne parle que de volatilité, de vega, de convertibles et de P&L. Il est dedans depuis 15 ans. Ancien négociant résidant du marché de Londres, un vieux de la vieille du haut de ses 38 ans, il a fait son chemin, et son beurre. Antoine a passé toute sa vie à foncer sans se poser de questions, c'est un gagneur, et en plus, cet enfoiré, on ne peut pas s'empêcher de le trouver sympa, avec sa franchise de bulldozer et ses grands éclats de rire.

Antoine a une femme, des gosses qu'il emmène en vacances dans un hotel club de Dubaï, un porsche Cayenne pour faire familial mais sport, et malgré tout on a l'impression qu'il garde les pieds sur terre. Thuné, mais pas rongé. Jusqu'à la semaine dernière. Mardi dernier, Antoine a fait un malaise. Oh rien de grave docteur, à peine une petite alerte, mais vous avez les artères d'un mec de 65 ans.

Et Antoine a eu peur. C'était gravé sur son visage, quand il est revenu hier après ses quelques jours d'arrêt. Ses belles rides un peu plus profondes, son regard un peu plus vague et à peine moins de vannes lancées à la cantonnade. Beaucoup ont pris ca pour de la fatigue. J'ai cru y voir de la peur. Peur d'avoir raté quelque chose avant de claquer. Peur de voir qu'on n'est pas invincible et qu'on a tellement a perdre, cramé par ce taf pour lequel on a brûlé sa jeunesse. Peur de ne pas avoir passé assez de temps avec ses mômes, sa femme, son grand père. Peur qu'il ne soit trop tard.

Je crois qu'Antoine va se barrer, tout plaquer, emmener ses gosses et sa femme quelque part ou ils auront une maison sur la plage et ou il pourra boire du Rosé avec son grand père sous la véranda. Et ça me donne envie de sourire.

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Voilà, c'était la petite histoire de tonton Jonathan pour la soirée.

P.S: C'est possible que tu puisses poster ou m'envoyer quelques photos du Brésil ? C'est quand même un pays que j'aimerais beaucoup visiter... Et j'aime bien les photos persos des copains :-)