chroniques.

vie en société

le résumé de la thèse de V. Petitet...je ne peux resister à le copier/coller ici en attendant de pouvoir lire la thèse elle-meme.

Ce travail a pour objet l'étude du fonctionnement interne d'un cabinet de conseil et d'audit contemporain (le cabinet Merton appartenant aux big-five) dans lequel nous avons travaillé durant trois années. L'objectif de cette analyse est d'élaborer une généalogie de l'obéissance dans ce type d'organisation et de répondre à la question de l'institutionnalisation de la domination. La thèse traitera donc des thèmes suivants :

L'enchantement du monde organisationnel :
Tout d'abord il conviendra d'étudier le contexte " enchanteur " de l'organisation. Celui-ci en effet procède d'une appropriation progressive de son environnement interne, pour en faire un lieu d'enchantement mythologique.
Deux éléments sont alors à prendre en compte. Le premier est le récit d'entreprise, le second est le dispositif " mythologique " (mythologie ici entendue au sens de Barthes) qui procède par construction d'images mythologiques normatives.

Le discours idéologique :
L'organisation réclame une adhésion à des principes fondateurs et structurants, ce que le sociologue G. Kunda nomme " a pervasive organizational ideology ". Elle tend ainsi à développer un discours et une vision du monde qui permettent à l'individu d'appréhender l'environnement extérieur d'une façon uniforme et systématique. Elle se fonde sur des relais puissants (top management, experts…) et favorise des thématiques précises, notamment celles de la transparence et de la communication.

Le management comme mode de gouvernementalité disciplinaire :
L'organisation est d'abord une forme d'agencement des individus. Elle se fonde sur une idéologie de la gouvernementalité spécifique, mais aussi sur un ensemble de méthodes d'éducation/formation, qui est aussi management de la docilité, dans une perspective clairement post-foucaldienne. Ainsi pourra s'opérer une gestion du capital humain fondée sur une orthopédie sociale et une " mobilisation infinie " (P. Sloterdijk) de l'individu et de ses ressources.

Le corps de l'individu au centre d'un processus de communication et de domination :
C'est d'abord l'individu lui-même qui est le support du discours disciplinaire et le vecteur de l'idéologie : c'est par son corps, par ses manières d'être que se développeront le dispositif disciplinaire et l'adhésion au modèle, dans une perspective de communication orchestrale reflet d'un habitus