chroniques.

coming out

Si ce journal est intime, si ce journal doit etre l'expression de ce que je ressens, de mes doutes, de mes peurs, de mes certitudes, de mes espoirs. Si ce journal a vocation a etre le temoin de mes errements, de mes mensonges aussi parfois, alors il doit pouvoir recevoir cette confession, que j'ai du mal à assumer, c'est vrai, mais qui n'est pas faite ici par desespoir, de manière irreflechie, non, après mure reflexion justement, d'analyse. J'écris ce post avec du recul, la distance necessaire à une meilleure (com)préhension d'une partie de ce que je suis, qui ne me définie pas entièrement mais est constitutive, complémentaire.

En fait, il s'avère que si j'aime beaucoup les femmes, je ne m'interdis plus de pouvoir éprouver du désir pour un homme.

Si je dois faire l'historique de cette affirmation, il faut que je remonte au début des années 80. Bien que totalement hetero, sans doute sur mes orientations sexuelles, il m'arrive déjà de fantasmer sur des mecs. Je pense alors qu'ils'agit d'u comportement classique d'erotisation et de fantasmes onanistes.

Comme je suis un garçon extremement curieux, je fini par me convaincre qu'il serait dommage de mourir idiot, que mon jeune age m'autorise a confronter mes fantasmes à la réalité, et a expérimenter y compris sur le plan sexuel.

C'est à ce moment là que je rencontre le couple d'architecte, et que s'ensuit une relation à trois mais qui tourne assez vite à une relation , hetero, "classique", malgré mon envie du garçon.

J'ai quand meme le temps de connaitre mon premier baiser avec un homme et quelques moments d'intimités "soft".

Je finis par rompre tout contact avec eux, elle surtout, lorsqu'elle commence à me harceler litteralement, pas de manière agressive, non, mais en m'appelant sans cesse, en saturant mon répondeur de ses messages suppliant ou explicitement sexuels, sentimentaux.

La fin de cette histoire coincide avec le début d'une autre, avec une jeune femme parisienne, Sophie, dans laquelle je m'investis a corps perdu. Perdu est le terme adequat, puisqu'elle me largue assez vite (3 mois) et que je mettrais 1 an à m'en remettre completement.

Puis c'est la rencontre avec ma Douce, le départ sur Paris, les coups de coeur pour Isabelle puis J, mon fantasme. 10 ans environ ou mes sentiments, mes coups de coeur se porteront uniquement sur des femmes, que je désirerais toutes.

Arrive la rupture avec J, cataclysme absolu, dont je ne suis pas certain de mettre totalement remis encore aujourd'hui. J'entre à ce moment là dans une période depressive, prends 15 kgs en 2 mois, pour en re-perdre 20 en très peu de temps. Je perds pied, les rapports se tendent avec ma Douce, je m'investis à fond dans mon boulot, commence à frequenter les call-girls, décide de ne plus jamais souffrir par amour, de me blinder sur le plan sentimental et affectif.

C'est, je crois, à cette période que ressurgissent les envies d'aventures homosexuelles. L'idée directrice restant la meme que presque 20 ans plus tot : est ce un pur fantasme, plutot fréquent chez les hetero, ou un vrai désir ? C'est l'été, je profite de l'humeur estivale pour naviguer sur des sites spécialisés (bizarre comme terme je trouve mais bon) sans critère précis, pour "voir". Je rencontre en quelques mois 3/4 types, mais toujours pour des aventures très soft, sans vrai rapport physique.

La première est bien evidement la plus "difficile". Le type ne me plait pas particulièrement, mais comme je veux savoir ce que JE peux faire, jusqu'ou JE peux aller, je décide de continuer en me demandant si je vais avoir du désir pour lui, ou pour la situation.

Ces relations, singulières, me laissent frustré : pas de vrai échange, plutot le constat d'une certaine misère sexuelle (y compris pour ce qui me concerne). Je décide donc, que si oui, il semble bien que je puisse eprouver du désir pour un homme, je doive par contre etre plus exigeant et précis dans l'affirmation de mes gouts, exactement comme je pourrais l'etre avec une jeune femme, et devenir plus selectif. C'est de cette façon, sur ces bases nouvelles que je rencontrerai un homme bi, haut fonctionnaire dans un Ministère. Il est cultivé, intelligent, spirituel, et les affinités ne seront pas que sexuelles mais m'aideront à lever mes inhibitions en la matière, à accepter mieux d'explorer mon coté "féminin", completement. Une vraie découverte et un vrai plaisir.

Cette histoire durera à peine quelques semaines mais elle me permettra d'assumer vis a vis de moi-meme mes gouts,   sans envisager non plus unne remise en cause fondamentale de ma vie, comme pourrait l'etre une révélation, non plutot l'apaisement de comprendre et accepter que ma sexualité puisse etre multiple et complémentaire.

Je sais aujourd'hui, sans que cela soit une obsession permanente, ni un "objectif", et en sachant que les ressorts du désir sont differents, qu'il m'est possible aussi de ressentir des sentiments forts pour un garçon et que, chose nouvelle, je suis prets à les accepter et à les vivre.

Je suis aussi parfaitement conscient que cette sincèrité dont je fais preuve envers moi-meme (et dont je ne tire aucune fierté particulière, parce que je ne crois pas que je puisse etre fier de ce que j'ecris ici aujourd'hui), ne s'accompagne pas de la meme sincerité vis à vis de mes proches, de mes intimes, bien au contraire, ce qui est source de culpabilisation (mais comme j'aime culpabiliser...).

F

Ecrit par fabienland, le Mercredi 24 Août 2005, 15:05 dans la rubrique "".